Hello
Hier soir, j'ai sorti la lustreuse et le Belgom Alu, vu que ma séance de poussette dans le noir de dimanche dernier m'avait bien rayé le réservoir alu.
C'est bien joli de rouler avec une réplique des Barbour de jadis, mais quand on pousse assis sur le brélon, faut se souvenir que la belle boucle de la ceinture pourrie qui fait toujours c...r passkon ne sait pas trop quoi en faire (j'ai des potes qui l'ont carrément virée pour simplifier la prise de chou), ne demande qu'à laisser sa griffe sur la matière.
Pas de miracle, ça reste visible, mais c'est tout de même bien atténué. Je recommencerai tant que j'arrive à récupérer un peu des dégâts occasionnés. Et puis, un racer, ça doit pas briller comme un miroir de bordel, ça doit afficher du vécu...
bref, j'en étais là de mes occupations esthétiques, quand, pour voir, j'ai balancé quelques coups de kick dans le vide histoire de voir...
Sans trop y croire, parce que, avec les baskets en toile, le kick dur à bouger, et les commandes reculées que le kick chatouille tellement ça passe au "poil de c.l", je ne me faisais guère d'illusions sur l'éveil vocal du pépère.
Ben, j'aurais pas dû ! Parce qu'il a causé...
Et du coup, je me suis précipité chausser mes rangers et enfiler ma tenue, pour une balade non prévue.
Sur le coup des 20h30, tranquilles, là où la température est top pour rouler, et la lumière propice à générer de belles images.
On s'est fait 70 bornes, peinards, lui et moi. Une petite partie de ville, et pas mal de petites routes.
On est passés sur les traces du mythique circuit de Rouen-les Essarts, avant de rentrer en longeant la Seine.
Passons sur mes Fournales toujours trop durs, et que je vais dégonfler à la prochaine occasion (le temps de sortir la pompe qui va bien), et sur ce ROGNUDUDJU de vérouillage du 3ème rapport, qui refuse obstinément de passer et qu'il faut presque latter pour qu'il entende raison...
Le reste, c'est que du bonheur !
Le trapp' cause viril. Dans la journée, ça passe si on ne tire pas les rapports comme un sourd (antinomique avec le principe de la conception de ce moteur), mais le soir c'est singulièrement plus "présent", dans la quiétude de la fin de journée (surtout avec tous les absents estivaux).
Je pense qu'une rentrée nocturne au domicile exige de la retenue sur les gaz si on veut garder de bons rapports avec ses voisins.
La position est certes typée, surtout pour un mec qui a passé plus de 35 ans au quotidien perché sur des trails, mais en régime balade, ça reste supportable. En tous cas beaucoup moins pénible que ce que je redoutais.
Evidemment, avec ma grande carcasse, je suis un peu plié (mon côté amoureux de la nature, certainement), et parfois attraper le sélecteur ou le frein AR se fait de manière un peu compliquée.
Mais, même si elle est peu rembourrée, la selle a au moins l'avantage de permettre une grande mobilité d'avant en arrière, qui permet de soulager rapidement les amorces de crampes quand celles ci se signalent dans l'aine ou au coin de la hanche...
Le frein AR, moi qui en suis traditionnellement un grand consommateur, ben j'avoue que là, je m'en sers peu.
D'abord le moteur est pourvu d'un frein moteur énorme, et pour finir le boulot, l'adjonction d'un deuxième disque semblable à l'origine, permet de s'arrêter rapidement sans souci.
Un bon point par rapport à certains autres de mes monos qui ralentissent plus qu'ils ne freinent, avec leurs tambours d'époque.
Niveau lumière, le condensateur fait un très bon boulot, et tout fonctionne au poil.
le peu que j'ai vu du phare d'origine m'a rassuré sur le fait que les éventuels roulages de nuit ne seraient pas un problème.
Maintenant, avec un peu plus de recul, je vais vous parler du bijou de Dan, son coeur, ses entrailles : le Longue Course.
Ce moteur me stupéfait, m'enchante, me rend accro, un peu plus chaque fois que je l'utilise.
J'avais peur d'un truc caractériel, brutal, peu convivial...
Il n'en est rien !
Ce moteur est SMOOTH. Il est souple et convivial, tout en étant riche en vibrations et particulièrement rempli en bas.
Contrairement à ce que je disais la fois précédente, mon rodage s'effectue plutôt aux alentours de 3500 t/mn (100 km/h en 5ème). A 4000 t/mn on est plutôt un chouille au dessus de 110.
Et bien entre 3 et 4000, ça pulse sévère, les garçons !
Et ce qui est impressionnant, c'est qu'à 2500 tours, le pépère fonctionne dans le ouaté, à l'aise, bien rond, sans hoquets ni fâcherie.
Je me souviens être passé par cette petite route lors de mon essai il y a quelques mois, de la Enfield Continental GT. J'avais à l'époque adoré le caractère vivant de cette machine.
Et bien ça reste très limité à côté du sulfateur de Dan ! On le sent nettement plus rempli et couillu en bas, et on pressent déjà que là où l'Enfield (qui avait le même kilométrage que mon racer) s'étouffe, le LCBC promet des envolées démoniaques en sensations.
C'est un peu l'angoisse du rédacteur face à la page blanche : comment par quelques mots, que l'on désire choisis au mieux, faire partager aux lecteurs, dans l'abstrait, les émotions, les sensations, l'extase qu'on a pu ressentir au guidon d'une telle machine ?
Ce ne sont jamais que des mots couchés sur du papier, alors que l'on aimerait tant faire partager aux autres la banane qui s'affiche sur son visage quand, en sortie de virage la simple rotation de la poignée de gaz suffit à vous emporter dans un maelstrom de plaisir...
Je ne dirai pas grand chose de plus. juste une anecdote. Alors que j'étais quasiment rentré chez moi, moi qui n'ai absolument pas la culture de la vitesse et de la compétition, je me suis surpris, taillant des trajectoires enroulées entre des talus bien sinueux, à m'imaginer en pilote de Manx lors d'un TT des 50's, tout ça juste parce que le couple de tracteur en sortie de virolo m'avait arraché un rictus de plaisir !!!!
Il avait raison le vieux : avec ce truc là, tu joues avec la poignée à droite, et quand tu en remets, ça fait d'abord Brooooooooaaaaaaa, puis ça s'arrache dans un Pla Pla Pla démoniaque....
Si j'avais essayé cette moto là, je me serais dit "p....n, je veux la même !!!!!".
ça tombe bien : c'est la mienne !!!!!
Dan, je resterai éternellement ton débiteur pour ce bonheur qui est désormais mien.
Parce qu'entre le LCBC et le 1200 8V du Stelvio, ça pulse grave !
Arno LCBCiste comblé