Ici est ouverte la discussion sur les Ural 2011 qui, je le sais, est attendue.
D'ores et déjà, je remercie Hari et Birgit , nos Importateurs de Linz, qui se dépensent sans compter pour Ural et qui sont à l'origine de la plupart des évolutions techniques jusqu'à maintenant.
Merci aussi à Ilia Kaït, Directeur Général de IMZ Russie qui a su restructurer l'usine et y apporter un service contrôle trés efficace.
Cette discussion s'ouvrira sur des généralités pour s'enfoncer dans chaque modèle 2011 de la marque. Il me faut donc un peu de temps pour écrire tout cela. Que l'on ne me presse pas, c'est du travail mais le maximum sera dit.
Seront évoqués ici les Rangers, les Sportsmans, les Tourists et les Retros.
Aujourd'hui, que l'on cesse de me bassiner avec la "fiabilité" des Ural. C'est toujours le premier mot qui revient : "sont-elles fiables ?". Cela revient comme une rangaine incessante, comme si c'était la seule caractéristique de Ural.
On comprend la question, il y a un passé mais maintenant c'est bon, on ne doit plus continuer à laisser courir cette rumeur qui est devenue une rumeur de cons.
1 - Ce sont toujours les personnes qui n'ont pas de Ural qui parlent ainsi de Ural. Ils parlent donc de quelque chose qu'ils ne connaissent pas : on ne va pas créditer des charlots.
2 - Il est vrai qu'il fut un temps durant lequel ces machines souffraient d'un manque de fiabilité flagrant mais pourquoi ? Plusieurs causes...
Lors de l'existence du bloc communiste, il faut se rendre compte que ce bloc s'étendait de Berlin Est à Vladivostok : plus de 8000 kilomètres !
Dans cet espace immense, plusieurs usines fabriquaient les pièces des Ural, et ces usines étaient éclatées partout sur cet immense territoire. Le problème majeur était double : alimenter ces usines avec des matériaux constants et leur ordonner le même système métrique afin d'obtenir un semblant de qualité.
Et ce n'était pas le cas.
La plupart des matériaux étaient achetés en Chine (dont les aciers pour les roulements à billes par exemple, les caoutchoucs naturels pour les joints etc...), et les systèmes métriques n'étaient pas les mêmes. Il y avait donc des différences notoires dans les dimensions des pièces de précision, et c'était fatal. De plus, une grande majorité des gens travaillaient sous une forme de dictature de petits chefs locaux crétins et peu avaient la foi...
Il en est sorti des pièces et des modèles dont la fiabilité est fatalement devenue trés approximative.
Je signale au passage que l'on commence à assister, après le communisme et dans cette "Europe" de rêve, aux mêmes phénomènes avec Renault par exemple, mais aujourd'hui. Possesseur d'une Renault, je sais que la pompe à injection est fabriquée là, avec des matériaux d'ailleurs (encore la Chine...), que tout est comme cela et que, voilà, les questions de fiabilité deviennent vraiment préoccupantes. La Modus est par exemple une vraie merde.
Je signale aussi au passage que la queue de la comète de ce système de l'est est de nos jours devenue un immense stock de pièces détachées douteuses, et c'est ces pièces que l'on trouve bradées sur les sites de ventes de pièces de l'est. C'était de la daube, la queue de la comète est aussi de la daube : en acquérant ces pièces, les mecs ne restaurent pas des machines, ils les rendent exactement comme elles étaient puisque ce sont les mêmes pièces ! Mais cela ils ne s'en rendent pas compte et c'est ce point précis que je n'aime pas dans ces site de vente : on baise les gens. On leur fait croire que les pièces sont des pièces d'origine neuves alors qu'elles ont plus de 30 ans !
Oui, elles sont d'origine, mais elles proviennent de rachats de stock énorme de pièces de l'est.
Savez-vous combien coûte aujourd'hui un conteneur rempli de ces pièces ?
Si aujourd'hui je vais au coeur de la Russie, que je fais remplir un conteneur complet de pièces qu'une certaine mafia locale pourrai me vendre si je cherchais, qui sont issues de stocks pillés, je paierais la tonne environ 250?. Trois fois moins cher si j'en prends 10.
Un piston pèse 250 gr environ, il y en a donc 4000 dans une tonne. Il revient à quelques centimes d'euro. Vous l'achetez sur Internet à plus de 22?... 200 fois la culbute, avec un coup de queue dans le fion en rab car vous avez l'impression de faire une affaire !
Les gars montent ces pièces pour restaurer leur machine acquise d'occase (pas critiquable, tout le monde ne peut sa se payer du neuf), il ne dépasseront jamais 500 bornes sans problème. Vous ne verrez jamais ces gars sur la route perdus au fond de l'Allemagne et revenir sans une dizaine de pannes. Et c'est fatal. Et ils le savent et ne disent rien.
Beaucoup plus fous sont ceux qui font la même chose et qui hurlent parce qu'ils n'ont pas un Ural Fiable !
Alors là c'est quasiment du sommeil profond. Faut qu'ils se réveillent. Le truc impeccable, fiable, parfait pour 4 balles, ça n'existe que dans les rêves. Un piston sérieux en alu sérieux avec un usinage sérieux et des tolérences sérieuses, qui fonctionne quoi, même pas les Toys vous le sortent à 22 balles.
C'était avec ces pièces que les premières Ural importées étaient montées, car les russes n'avaient pas eu le temps de reconditionner leur usine comme maintenant et il fallait vendre faute de fermeture.
La survie de Ural résidait dans l'exportation.
Les premières Ural et jusqu'en 2004/2006, étaient issues des énormes stocks de l'usine à l'époque communiste.
Elles n'étaient pas chères : un Ural en 2004 valait 6500? maxi.
On en avait pour son argent...
Les concessionnaires de l'époque, avant 2000, n'étaient pas formés, recevaient sans le savoir ce genre de machine et tapaient dans une clientèle européenne qui était autrement formatée !
Catastrophe.
Les Ural ne dépassaient pas 500 bornes sans problème, les moteurs cassaient, etc...bref, nous étions loin du papi russe qui fait ses 15 bornes par jours avec des huiles de vidange, par moins 40 et à 50 km/h...On était avec des jeunes qui roulaient Honda.
C'est la même histoire que harley-Davidson à l'époque de Reagan : les shovelhead étaient de vraies merdes ! Commes les Ural.
Ce n'est pas une question de produit communiste. C'est une question d'époque et de structures : les ricains sur leur immense territoire faisaient la même erreur que les russes, en multipliant les points de fabrication avec des systèmes métriques ("pouçiques") différents ! T'avais le pouce du Dakota, celui de l'Indiana et l'autre de Californie. He ouai les potes. Cela a abouti à des HD qui, en Europe, ne tenaient pas 500 bornes, comme les Ural !
Aujourd'hui, restaurer au Shovelhead coûte au bas mot plus de 8000?, rien qu'en pièces !
Les harléistes ont cessé de croire qu'ils faisaient une affaire en achetant un schovel à 6000?. Cette notion commence à apparaître chez Ural : certains commencent à se réveiller en constatant qu'ils ne feront jamais une affaire en achetant un Ural d'occaz 3000? (sauf pour la mettre en vitrine).
Puis l'usine s'est restructurée...
...et ils sont arrivés, l'importateur, qui a apporté d'énormes modifications, a créé un réseau de concessionnaires formés
Ural allait devenir peu à peu ce que Ural est devenu aujourd'hui : une machine fiable pour peu qu'on la respecte, extraordinaire, avec laquelle des dizaines de fous parcourent le monde...
Plus de 85000 bornes, au coeur de la Russie :
Une autre en Norvège :
Hubert dans le cercle arctique :
...d'autres partout en France et en Europe :
Des centaines de uralistes se retrouvent régulièrement au coeur de l'Europe après des milliers de kilomètres :
Etc...Etc...Etc...
Que l'on arrête donc de me les casser avec la fiabilité des Ural aujourd'hui en coleportant qu'elles ne le sont pas, c'est faux et diffamatoire.