FAITS DE GUERRE : honneur à nos combattants

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geuledebois
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Re: FAITS DE GUERRE : honneur à nos combattants

Message par geuledebois » 16 juil. 2014, 09:33

Est-Motorcycles a écrit :
Discret a écrit :Décès d'un militaire français au Mali. La victime est l'adjudant-chef Dejvid Nikolic, 45 ans, du 1er régiment étranger du génie (1er REG) de Laudun-l'Ardoise (Gard). Six autres militaires ont été blessés. RIP camarade.
Apprendra-t-on les causes réelles de ce (ces) décès en guerre sur les terrains d'OP, et nos enfants ont-ils le matos pour faire valoir sur place ce que veut la France ? Ou sont-ils sacrifiés sur le plat des rigueurs budgétaires ? C'est que là ce ne sont plus des voitures ni des fiestas élyséennes, ce sont des vies...
un début d'explication... https://www.youtube.com/watch?v=pDM3XYXfEcg

:cry:

et , ce pendant une evolution des techniques de combat... http://theatrum-belli.org/eiil-une-revo ... ge-global/ :evil:
Jawa pas vite, MAIS Jawa loin...

" SI UN IMPOT SUR LA CONNERIE EXISTAIT, L’ÉTAT S'AUTOFINANCERAIT".

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Re: FAITS DE GUERRE : honneur à nos combattants

Message par geuledebois » 23 sept. 2014, 14:29

Rare sont les soldats à offrir un témoignage de la brutale réalité de nos conflits modernes. Le sergent Jocelyn Truchet livre ici son carnet de route, celui d’un jeune sous-officier français de 24 ans envoyé en Afghanistan, dans la fureur des combats de la province de Kapisa, durant les 5 premiers mois de l’année 2010.
https://fr-mg42.mail.yahoo.com/neo/laun ... 6168267099
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Re: FAITS DE GUERRE : honneur à nos combattants

Message par geuledebois » 23 oct. 2014, 19:18

n' oublions pas...

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pascal de caen

Re: FAITS DE GUERRE : honneur à nos combattants

Message par pascal de caen » 11 nov. 2014, 13:55

14/18. souvenir familiales
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Bardevitch

Re: FAITS DE GUERRE : honneur à nos combattants

Message par Bardevitch » 20 févr. 2015, 18:07

Je fais remonter ce post pour inclure u nlien qui, si mon anglais rudimentaire ne me trompe pas nous permet de découvrir une technique de retraitement d'images de la dernière guerre, proche de la haute définition. Saisissant je trouve.

http://www.warhistoryonline.com/war-articles/70897.html

Candou76

Re: Claude Lasne est

Message par Candou76 » 03 sept. 2017, 14:28

geuledebois a écrit :en mémoire d'un de mes chef, le sergent Claude Lasne, le récit de la bataille de souk ahras

" Le Sergent Lasne ainsi que le Lieutenant Saboureau décrivent ainsi l'action qu'ils ont vécue :

« Après un vol d'une vingtaine de minutes, nous sommes posés sur le Djebel Mouadjène. La végétation est dense, petits arbustes et buissons plus ou moins desséchés. La visibilité est réduite. Le largage est assez mouvementé. Le Capitaine BEAUMONT embarque dans la première rotation des 6 « bananes » (hélicoptères) du GH2 de Sétif, avec la 1e section du Sous-Lieutenant Thierry et sa section de « commandement ».Quelques instants après embarquent dans la première « banane » de la 2e rotation le Lieutenant Saboureau chef de la 2e Section, sa petite « commandement » et une équipe. Suivent dans la 2e, le Sergent Manneville avec le reste de la voltige et dans la 3e, le Sergent Lasne avec le groupe feu. Ensuite, la 3e Section de Chatagno avec Rouchette.

« Les deux premières « bananes » se posent sans encombre, mais la suivante se fait sérieusement accrocher et le reste du largage qui ne peut plus être interrompu, se passe sous un feu nourri. Certains appareils rentreront criblés de balles. Un parachutiste est blessé avant d'avoir sauté. Il sera d'ailleurs de nouveau touché sur le terrain quelques instants plus tard. Nous bondissons vers le Capitaine aperçu au bord de la clairière. Il est debout et essaie « d'accrocher » les appuis avec un SCR 536 (son SCR 300 est déjà détruit). Il serre avec un foulard une blessure au cou qui ruisselle sur sa tenue « J'ai été blessé deux fois, me dit-il » comme un constat sans gravité « Allez dégagez Thierry ! ».

« Le reste de la section n'a pas encore rejoint. Nous pénétrons à quelques-uns dans les fourrés et tombons immédiatement sur des corps de gars de la 1e Section. De grosses grenades à fusil, atterrissent lentement et déchiquètent les arbustes dans une envolée de feuilles et de branches. J'arrive à hauteur de Thierry. Quelques-uns de ses hommes entourent son corps, désorientés par la mort de leur chef. A ce moment-là la densité du feu semble faiblir et permet de reprendre en mains les éléments de la 1e Section encore indemnes et de récupérer le reste de la 2e Section qui a rejoint.

« Que s'est-il passé ? Nous sommes tombés en plein dispositif ennemi. Très supérieurs en nombre, très bien équipés et armés, les fellaghas dissimulés dans les arbousiers ont usé d'un stratagème. Notre habitude de l'emporter sur l'adversaire est telle que lorsque, à quelques mètres, les rebelles se découvrent, vision impressionnante de casquettes kaki et feignent de se rendre les bras levés, nos parachutistes cessent de tirer et se lèvent pour les capturer. A ce moment-là, un coup de sifflet strident déclenche avec une violence extrême des tirs à la cadence très rapide de mitrailleuse MG 42 ? excellente arme allemande qui équipe fréquemment l'ALN ? qui déciment les nôtres.

« Maintenant entièrement posée, la compagnie, soit environ 90 hommes, est complètement encerclée, ce qui gêne l'aviation. Les combats se déroulent à courte distance, presque au corps à corps, sans liaison entre les sections et avec des initiatives individuelles d'officiers, de sous-officiers et même d'hommes de troupe. Les actes d'héroïsme ne se comptent plus.

« Les rescapés des différentes sections, après avoir ferraillé au corps à corps, se retrouvent sur un espace découvert autour du Capitaine BEAUMONT grièvement blessé à la tête mais continuant, soutenu par son radio, la liaison avec le P.C. Les cadavres jonchent le sol et nous récupérons sur eux les chargeurs qui commencent à faire défaut.

« Le Capitaine BEAUMONT ordonne la percée vers l'oued proche, au sud. Il est tué après avoir donné ses derniers ordres et après avoir demandé par radio un impossible parachutage de munitions. Son radio le Chasseur Desmares, meurt à ses côtés. La fin de la 3e Compagnie approche. Déjà beaucoup sont tombés. Le Sergent Pfender, le Sergent Colle, l'idole de ses hommes qui l'auraient suivi n'importe où et dont la perte est très lourde ; le Sous-Lieutenant Thierry, chef remarquable en même temps que séminariste, au visage enfantin, l'anti-thèse du para tel qu'il est souvent présenté par certains ; le 2e Classe Briswalter, fustigeant ses camarades et ne voulant pas céder un pouce de terrain, le Caporal Andrejak qui, avant de mourir, cache son canon de 57 dans les buissons, le 2e Classe Rioton, tireur au fusil-mitrailleur, tué à sa pièce au moment où il protégeait le regroupement de la compagnie ; beaucoup d'autres encore dont les noms ne peuvent tous être cités ici.

« A la tombée de la nuit, quand tout le bouclage est en place, le Colonel Buchoud demande aux survivants regroupés d'aller chercher le corps du Capitaine resté sur le terrain : « Les parachutistes n'abandonnent pas le corps de leur chef. Nous allons ensemble chercher votre Capitaine ». Tous ces hommes, qui viennent de s'en tirer miraculeusement, repartent sans hésiter derrière le Colonel. Mais la nuit et le nombre d'unités sur le terrain empêchent l'opération de se poursuivre. A ce moment-là le Capitaine GUEGUEN qui vient de s'installer appelle le Colonel : « Je suis près de BEAUMONT, sa main est dans la mienne et je l'ai interrogé « BEAUMONT veux-tu rester ta dernière nuit sur le terrain en soldat avec tes camarades ou préfères-tu la passer à la morgue de Souk-Ahras ? », j'ai cru l'entendre répondre qu'il préférait être avec nous ».

La man?uvre convergent de la 2e Compagnie du 9e R.C.P. (Capitaine Gueguen) renforcée par la 1e Compagnie du 1e REP (Capitaine Glasser) qui vient directement de la Guelma, force aux prix de pertes assez sévères l'encerclement de la 3. Participent à l'action : l'escadron du 152e RIM (Capitaine Collomb) qui arrive le long de la crête, de toute la vitesse de ses chars ; la 4e Compagnie du 9e R.C.P. (Lieutenant Lefur) qui, sur écoute radio, vole au secours de la compagnie accrochée ; et l'unité du Lieutenant Clémencin qui monte au feu en venant du poste de la Tuilerie, dans l'oued Chouk. Les survivants de la 3e Compagnie peuvent ainsi se dégager.

Il est 18h. La 3e Compagnie vient de perdre 28 hommes ; elle compte également 28 blessés.

Mais dans la zone intéressée, l'adversaire est fixé. Il est sous notre feu. Tout mouvement lui est interdit. L'affaire n'est pas terminée pour autant. Il ne reste que deux heures de jour durant lesquelles un bouclage serré et sans failles devra être mis en place pour briser toutes les tentatives de fuite.

Le seul plan qui s'impose est de fermer la zone à l'est par le barrage électrifié, en le faisant surveiller par des patrouilles mobiles blindées, et de continuer le bouclage au nord et à l'ouest par un cordon d'unités disposés tout le long de la route de Souk-Ahras à Sédrata, soit 10 à 15 Kms qu'il faut tenir pour envelopper suffisamment le terrain. Au sud, sur le Mouadjène, la nasse sera fermée en tous terrains par les unités (deux compagnies du 9e R.C.P., le 14e RCP, le I/152e) maintenues sur place en fin de journée.

Le Général Vanuxem est sur le terrain et assume le commandement de l'ensemble. Les unités affluant de toutes parts sont placées en bouclage au fur et à mesure de leur arrivée. Six bataillons d'infanterie, trois régiments de parachutistes, la valeur d'un groupe blindé, soit plus de trente compagnies ou escadrons, prendront place au coude à coude dans ce dispositif d'interception de nuit.
A 20h, cependant, aux approches de la nuit, un trou de plusieurs kilomètres est béant. Le 1e REP qui est en route, venant de Guelma doit l'occuper. L'échec peut venir de cette brèche qu'il faut colmater d'urgence. C'est là que se situe le stratagème du 9e R.C.P. Le Colonel Buchoud fait disposer tous les véhicules vides de son régiment (150 jeeps, camionnettes, camions) à intervalles de 20 à 30 mètres. Chaque véhicule, défendu par un seul chauffeur, l'arme à la main, a les phares allumés et tournés vers le terrain à surveiller. La chance est de notre côté la nuit est claire.

Le Général Vanuxem fait compléter ce plan de feu lumineux par des projecteurs de DCA qu'il a fait venir de Bône et qui sont mis en batterie sur une hauteur pour éclairer les fonds et interdire tout mouvement. A 21h, le bouclage est en place. Il va se révéler efficace puisque, dans la nuit, six tentatives de franchissement seront repoussées.

La fin de l'affaire est simple. Au lever de la journée du 30 Avril, jour de fête pour la Légion, honneur devait être laissé au 1e REP qui, encadré de quelques unités, a serré la nasse comme un point se ferme et pressé l'adversaire sur le barrage électrifié infranchissable, où il le détruira.

En fin de journée, les pertes rebelles se chiffraient par 257 tués et 11 prisonniers, tandis que 10 mitrailleuses, 11 FM, un mortier, 4 armes anti-chars et 265 armes individuelles étaient récupérées.

Le coup est très dur pour l'ALN et tout semble terminé. Mais, aussi insensé que cela puisse paraître, le lendemain, 1e Mai, dans la nuit, une nouvelle bande franchit le barrage au même endroit que l'avant-veille. La riposte est immédiate et confiée au 2e REP qui est arrivé de Philippeville en renfort. En fin de journée, le FLN a perdu de nouveau 80 hommes et laissé 7 armes automatiques et 40 armes individuelles.

Le 3 Mai enfin, dernier acte. Un renseignement signale que des unités rebelles, ayant échappé à nos actions, se sont réfugiées dans les mines du Nador. Une action est montée par le Colonel Buchoud à Souk-Ahras et confiée aux 14e et 18e RCP. En fin de journée, l'ALN laisse sur le terrain 90 des siens avec 57 armes.

Ainsi en 6 jours, du 28 Avril au 3 Mai, ce sont 620 combattants que le FLN a perdus tandis que 484 armes de guerre étaient récupérées par nos troupes. L'ALN ne tentera plus aucun passage. Le barrage est étanche : mission remplie.

Cette victoire d'une ampleur unique dans la guerre d'Algérie aura été acquise aux prix des sacrifices du 9e R.C.P., qui perdait le Capitaine BEAUMONT et 32 de ses hommes, tandis que 40 autres avaient été blessés. Le régiment avait seul assumé la charge pendant quelques heures, de tout l'enjeu de cette phase de la guerre. Ses qualités man?uvrières et la vaillance de ses hommes avaient permis aux communiqués de la fin de la journée du 29 d'annoncer que le pari était gagné. Le 9e R.C.P., régiment du contingent, avait répondu à la confiance que le commandement lui avait faite."

Candou76

Re: C est mon père

Message par Candou76 » 03 sept. 2017, 14:30

Bonjour

Claude Lasne est'mon père que j ai perdu très tôt.je recherche des informations sur lui et lire ce texte me chamboule.si vous l avez connu je serai heureuse de pouvoir en parler avec vous...


quote="Candou76"]
geuledebois a écrit :en mémoire d'un de mes chef, le sergent Claude Lasne, le récit de la bataille de souk ahras

" Le Sergent Lasne ainsi que le Lieutenant Saboureau décrivent ainsi l'action qu'ils ont vécue :

« Après un vol d'une vingtaine de minutes, nous sommes posés sur le Djebel Mouadjène. La végétation est dense, petits arbustes et buissons plus ou moins desséchés. La visibilité est réduite. Le largage est assez mouvementé. Le Capitaine BEAUMONT embarque dans la première rotation des 6 « bananes » (hélicoptères) du GH2 de Sétif, avec la 1e section du Sous-Lieutenant Thierry et sa section de « commandement ».Quelques instants après embarquent dans la première « banane » de la 2e rotation le Lieutenant Saboureau chef de la 2e Section, sa petite « commandement » et une équipe. Suivent dans la 2e, le Sergent Manneville avec le reste de la voltige et dans la 3e, le Sergent Lasne avec le groupe feu. Ensuite, la 3e Section de Chatagno avec Rouchette.

« Les deux premières « bananes » se posent sans encombre, mais la suivante se fait sérieusement accrocher et le reste du largage qui ne peut plus être interrompu, se passe sous un feu nourri. Certains appareils rentreront criblés de balles. Un parachutiste est blessé avant d'avoir sauté. Il sera d'ailleurs de nouveau touché sur le terrain quelques instants plus tard. Nous bondissons vers le Capitaine aperçu au bord de la clairière. Il est debout et essaie « d'accrocher » les appuis avec un SCR 536 (son SCR 300 est déjà détruit). Il serre avec un foulard une blessure au cou qui ruisselle sur sa tenue « J'ai été blessé deux fois, me dit-il » comme un constat sans gravité « Allez dégagez Thierry ! ».

« Le reste de la section n'a pas encore rejoint. Nous pénétrons à quelques-uns dans les fourrés et tombons immédiatement sur des corps de gars de la 1e Section. De grosses grenades à fusil, atterrissent lentement et déchiquètent les arbustes dans une envolée de feuilles et de branches. J'arrive à hauteur de Thierry. Quelques-uns de ses hommes entourent son corps, désorientés par la mort de leur chef. A ce moment-là la densité du feu semble faiblir et permet de reprendre en mains les éléments de la 1e Section encore indemnes et de récupérer le reste de la 2e Section qui a rejoint.

« Que s'est-il passé ? Nous sommes tombés en plein dispositif ennemi. Très supérieurs en nombre, très bien équipés et armés, les fellaghas dissimulés dans les arbousiers ont usé d'un stratagème. Notre habitude de l'emporter sur l'adversaire est telle que lorsque, à quelques mètres, les rebelles se découvrent, vision impressionnante de casquettes kaki et feignent de se rendre les bras levés, nos parachutistes cessent de tirer et se lèvent pour les capturer. A ce moment-là, un coup de sifflet strident déclenche avec une violence extrême des tirs à la cadence très rapide de mitrailleuse MG 42 ? excellente arme allemande qui équipe fréquemment l'ALN ? qui déciment les nôtres.

« Maintenant entièrement posée, la compagnie, soit environ 90 hommes, est complètement encerclée, ce qui gêne l'aviation. Les combats se déroulent à courte distance, presque au corps à corps, sans liaison entre les sections et avec des initiatives individuelles d'officiers, de sous-officiers et même d'hommes de troupe. Les actes d'héroïsme ne se comptent plus.

« Les rescapés des différentes sections, après avoir ferraillé au corps à corps, se retrouvent sur un espace découvert autour du Capitaine BEAUMONT grièvement blessé à la tête mais continuant, soutenu par son radio, la liaison avec le P.C. Les cadavres jonchent le sol et nous récupérons sur eux les chargeurs qui commencent à faire défaut.

« Le Capitaine BEAUMONT ordonne la percée vers l'oued proche, au sud. Il est tué après avoir donné ses derniers ordres et après avoir demandé par radio un impossible parachutage de munitions. Son radio le Chasseur Desmares, meurt à ses côtés. La fin de la 3e Compagnie approche. Déjà beaucoup sont tombés. Le Sergent Pfender, le Sergent Colle, l'idole de ses hommes qui l'auraient suivi n'importe où et dont la perte est très lourde ; le Sous-Lieutenant Thierry, chef remarquable en même temps que séminariste, au visage enfantin, l'anti-thèse du para tel qu'il est souvent présenté par certains ; le 2e Classe Briswalter, fustigeant ses camarades et ne voulant pas céder un pouce de terrain, le Caporal Andrejak qui, avant de mourir, cache son canon de 57 dans les buissons, le 2e Classe Rioton, tireur au fusil-mitrailleur, tué à sa pièce au moment où il protégeait le regroupement de la compagnie ; beaucoup d'autres encore dont les noms ne peuvent tous être cités ici.

« A la tombée de la nuit, quand tout le bouclage est en place, le Colonel Buchoud demande aux survivants regroupés d'aller chercher le corps du Capitaine resté sur le terrain : « Les parachutistes n'abandonnent pas le corps de leur chef. Nous allons ensemble chercher votre Capitaine ». Tous ces hommes, qui viennent de s'en tirer miraculeusement, repartent sans hésiter derrière le Colonel. Mais la nuit et le nombre d'unités sur le terrain empêchent l'opération de se poursuivre. A ce moment-là le Capitaine GUEGUEN qui vient de s'installer appelle le Colonel : « Je suis près de BEAUMONT, sa main est dans la mienne et je l'ai interrogé « BEAUMONT veux-tu rester ta dernière nuit sur le terrain en soldat avec tes camarades ou préfères-tu la passer à la morgue de Souk-Ahras ? », j'ai cru l'entendre répondre qu'il préférait être avec nous ».

La man?uvre convergent de la 2e Compagnie du 9e R.C.P. (Capitaine Gueguen) renforcée par la 1e Compagnie du 1e REP (Capitaine Glasser) qui vient directement de la Guelma, force aux prix de pertes assez sévères l'encerclement de la 3. Participent à l'action : l'escadron du 152e RIM (Capitaine Collomb) qui arrive le long de la crête, de toute la vitesse de ses chars ; la 4e Compagnie du 9e R.C.P. (Lieutenant Lefur) qui, sur écoute radio, vole au secours de la compagnie accrochée ; et l'unité du Lieutenant Clémencin qui monte au feu en venant du poste de la Tuilerie, dans l'oued Chouk. Les survivants de la 3e Compagnie peuvent ainsi se dégager.

Il est 18h. La 3e Compagnie vient de perdre 28 hommes ; elle compte également 28 blessés.

Mais dans la zone intéressée, l'adversaire est fixé. Il est sous notre feu. Tout mouvement lui est interdit. L'affaire n'est pas terminée pour autant. Il ne reste que deux heures de jour durant lesquelles un bouclage serré et sans failles devra être mis en place pour briser toutes les tentatives de fuite.

Le seul plan qui s'impose est de fermer la zone à l'est par le barrage électrifié, en le faisant surveiller par des patrouilles mobiles blindées, et de continuer le bouclage au nord et à l'ouest par un cordon d'unités disposés tout le long de la route de Souk-Ahras à Sédrata, soit 10 à 15 Kms qu'il faut tenir pour envelopper suffisamment le terrain. Au sud, sur le Mouadjène, la nasse sera fermée en tous terrains par les unités (deux compagnies du 9e R.C.P., le 14e RCP, le I/152e) maintenues sur place en fin de journée.

Le Général Vanuxem est sur le terrain et assume le commandement de l'ensemble. Les unités affluant de toutes parts sont placées en bouclage au fur et à mesure de leur arrivée. Six bataillons d'infanterie, trois régiments de parachutistes, la valeur d'un groupe blindé, soit plus de trente compagnies ou escadrons, prendront place au coude à coude dans ce dispositif d'interception de nuit.
A 20h, cependant, aux approches de la nuit, un trou de plusieurs kilomètres est béant. Le 1e REP qui est en route, venant de Guelma doit l'occuper. L'échec peut venir de cette brèche qu'il faut colmater d'urgence. C'est là que se situe le stratagème du 9e R.C.P. Le Colonel Buchoud fait disposer tous les véhicules vides de son régiment (150 jeeps, camionnettes, camions) à intervalles de 20 à 30 mètres. Chaque véhicule, défendu par un seul chauffeur, l'arme à la main, a les phares allumés et tournés vers le terrain à surveiller. La chance est de notre côté la nuit est claire.

Le Général Vanuxem fait compléter ce plan de feu lumineux par des projecteurs de DCA qu'il a fait venir de Bône et qui sont mis en batterie sur une hauteur pour éclairer les fonds et interdire tout mouvement. A 21h, le bouclage est en place. Il va se révéler efficace puisque, dans la nuit, six tentatives de franchissement seront repoussées.

La fin de l'affaire est simple. Au lever de la journée du 30 Avril, jour de fête pour la Légion, honneur devait être laissé au 1e REP qui, encadré de quelques unités, a serré la nasse comme un point se ferme et pressé l'adversaire sur le barrage électrifié infranchissable, où il le détruira.

En fin de journée, les pertes rebelles se chiffraient par 257 tués et 11 prisonniers, tandis que 10 mitrailleuses, 11 FM, un mortier, 4 armes anti-chars et 265 armes individuelles étaient récupérées.

Le coup est très dur pour l'ALN et tout semble terminé. Mais, aussi insensé que cela puisse paraître, le lendemain, 1e Mai, dans la nuit, une nouvelle bande franchit le barrage au même endroit que l'avant-veille. La riposte est immédiate et confiée au 2e REP qui est arrivé de Philippeville en renfort. En fin de journée, le FLN a perdu de nouveau 80 hommes et laissé 7 armes automatiques et 40 armes individuelles.

Le 3 Mai enfin, dernier acte. Un renseignement signale que des unités rebelles, ayant échappé à nos actions, se sont réfugiées dans les mines du Nador. Une action est montée par le Colonel Buchoud à Souk-Ahras et confiée aux 14e et 18e RCP. En fin de journée, l'ALN laisse sur le terrain 90 des siens avec 57 armes.

Ainsi en 6 jours, du 28 Avril au 3 Mai, ce sont 620 combattants que le FLN a perdus tandis que 484 armes de guerre étaient récupérées par nos troupes. L'ALN ne tentera plus aucun passage. Le barrage est étanche : mission remplie.

Cette victoire d'une ampleur unique dans la guerre d'Algérie aura été acquise aux prix des sacrifices du 9e R.C.P., qui perdait le Capitaine BEAUMONT et 32 de ses hommes, tandis que 40 autres avaient été blessés. Le régiment avait seul assumé la charge pendant quelques heures, de tout l'enjeu de cette phase de la guerre. Ses qualités man?uvrières et la vaillance de ses hommes avaient permis aux communiqués de la fin de la journée du 29 d'annoncer que le pari était gagné. Le 9e R.C.P., régiment du contingent, avait répondu à la confiance que le commandement lui avait faite."
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Re: C est mon père

Message par Est-Motorcycles » 03 sept. 2017, 17:23

Candou76 a écrit :Bonjour

Claude Lasne est mon père que j ai perdu très tôt.je recherche des informations sur lui et lire ce texte me chamboule.si vous l avez connu je serai heureuse de pouvoir en parler avec vous...


quote="Candou76"]
geuledebois a écrit :en mémoire d'un de mes chef, le sergent Claude Lasne, le récit de la bataille de souk ahras

" Le Sergent Lasne ainsi que le Lieutenant Saboureau décrivent ainsi l'action qu'ils ont vécue :

« Après un vol d'une vingtaine de minutes, nous sommes posés sur le Djebel Mouadjène. La végétation est dense, petits arbustes et buissons plus ou moins desséchés. La visibilité est réduite. Le largage est assez mouvementé. Le Capitaine BEAUMONT embarque dans la première rotation des 6 « bananes » (hélicoptères) du GH2 de Sétif, avec la 1e section du Sous-Lieutenant Thierry et sa section de « commandement ».Quelques instants après embarquent dans la première « banane » de la 2e rotation le Lieutenant Saboureau chef de la 2e Section, sa petite « commandement » et une équipe. Suivent dans la 2e, le Sergent Manneville avec le reste de la voltige et dans la 3e, le Sergent Lasne avec le groupe feu. Ensuite, la 3e Section de Chatagno avec Rouchette.

« Les deux premières « bananes » se posent sans encombre, mais la suivante se fait sérieusement accrocher et le reste du largage qui ne peut plus être interrompu, se passe sous un feu nourri. Certains appareils rentreront criblés de balles. Un parachutiste est blessé avant d'avoir sauté. Il sera d'ailleurs de nouveau touché sur le terrain quelques instants plus tard. Nous bondissons vers le Capitaine aperçu au bord de la clairière. Il est debout et essaie « d'accrocher » les appuis avec un SCR 536 (son SCR 300 est déjà détruit). Il serre avec un foulard une blessure au cou qui ruisselle sur sa tenue « J'ai été blessé deux fois, me dit-il » comme un constat sans gravité « Allez dégagez Thierry ! ».

« Le reste de la section n'a pas encore rejoint. Nous pénétrons à quelques-uns dans les fourrés et tombons immédiatement sur des corps de gars de la 1e Section. De grosses grenades à fusil, atterrissent lentement et déchiquètent les arbustes dans une envolée de feuilles et de branches. J'arrive à hauteur de Thierry. Quelques-uns de ses hommes entourent son corps, désorientés par la mort de leur chef. A ce moment-là la densité du feu semble faiblir et permet de reprendre en mains les éléments de la 1e Section encore indemnes et de récupérer le reste de la 2e Section qui a rejoint.

« Que s'est-il passé ? Nous sommes tombés en plein dispositif ennemi. Très supérieurs en nombre, très bien équipés et armés, les fellaghas dissimulés dans les arbousiers ont usé d'un stratagème. Notre habitude de l'emporter sur l'adversaire est telle que lorsque, à quelques mètres, les rebelles se découvrent, vision impressionnante de casquettes kaki et feignent de se rendre les bras levés, nos parachutistes cessent de tirer et se lèvent pour les capturer. A ce moment-là, un coup de sifflet strident déclenche avec une violence extrême des tirs à la cadence très rapide de mitrailleuse MG 42 ? excellente arme allemande qui équipe fréquemment l'ALN ? qui déciment les nôtres.

« Maintenant entièrement posée, la compagnie, soit environ 90 hommes, est complètement encerclée, ce qui gêne l'aviation. Les combats se déroulent à courte distance, presque au corps à corps, sans liaison entre les sections et avec des initiatives individuelles d'officiers, de sous-officiers et même d'hommes de troupe. Les actes d'héroïsme ne se comptent plus.

« Les rescapés des différentes sections, après avoir ferraillé au corps à corps, se retrouvent sur un espace découvert autour du Capitaine BEAUMONT grièvement blessé à la tête mais continuant, soutenu par son radio, la liaison avec le P.C. Les cadavres jonchent le sol et nous récupérons sur eux les chargeurs qui commencent à faire défaut.

« Le Capitaine BEAUMONT ordonne la percée vers l'oued proche, au sud. Il est tué après avoir donné ses derniers ordres et après avoir demandé par radio un impossible parachutage de munitions. Son radio le Chasseur Desmares, meurt à ses côtés. La fin de la 3e Compagnie approche. Déjà beaucoup sont tombés. Le Sergent Pfender, le Sergent Colle, l'idole de ses hommes qui l'auraient suivi n'importe où et dont la perte est très lourde ; le Sous-Lieutenant Thierry, chef remarquable en même temps que séminariste, au visage enfantin, l'anti-thèse du para tel qu'il est souvent présenté par certains ; le 2e Classe Briswalter, fustigeant ses camarades et ne voulant pas céder un pouce de terrain, le Caporal Andrejak qui, avant de mourir, cache son canon de 57 dans les buissons, le 2e Classe Rioton, tireur au fusil-mitrailleur, tué à sa pièce au moment où il protégeait le regroupement de la compagnie ; beaucoup d'autres encore dont les noms ne peuvent tous être cités ici.

« A la tombée de la nuit, quand tout le bouclage est en place, le Colonel Buchoud demande aux survivants regroupés d'aller chercher le corps du Capitaine resté sur le terrain : « Les parachutistes n'abandonnent pas le corps de leur chef. Nous allons ensemble chercher votre Capitaine ». Tous ces hommes, qui viennent de s'en tirer miraculeusement, repartent sans hésiter derrière le Colonel. Mais la nuit et le nombre d'unités sur le terrain empêchent l'opération de se poursuivre. A ce moment-là le Capitaine GUEGUEN qui vient de s'installer appelle le Colonel : « Je suis près de BEAUMONT, sa main est dans la mienne et je l'ai interrogé « BEAUMONT veux-tu rester ta dernière nuit sur le terrain en soldat avec tes camarades ou préfères-tu la passer à la morgue de Souk-Ahras ? », j'ai cru l'entendre répondre qu'il préférait être avec nous ».

La man?uvre convergent de la 2e Compagnie du 9e R.C.P. (Capitaine Gueguen) renforcée par la 1e Compagnie du 1e REP (Capitaine Glasser) qui vient directement de la Guelma, force aux prix de pertes assez sévères l'encerclement de la 3. Participent à l'action : l'escadron du 152e RIM (Capitaine Collomb) qui arrive le long de la crête, de toute la vitesse de ses chars ; la 4e Compagnie du 9e R.C.P. (Lieutenant Lefur) qui, sur écoute radio, vole au secours de la compagnie accrochée ; et l'unité du Lieutenant Clémencin qui monte au feu en venant du poste de la Tuilerie, dans l'oued Chouk. Les survivants de la 3e Compagnie peuvent ainsi se dégager.

Il est 18h. La 3e Compagnie vient de perdre 28 hommes ; elle compte également 28 blessés.

Mais dans la zone intéressée, l'adversaire est fixé. Il est sous notre feu. Tout mouvement lui est interdit. L'affaire n'est pas terminée pour autant. Il ne reste que deux heures de jour durant lesquelles un bouclage serré et sans failles devra être mis en place pour briser toutes les tentatives de fuite.

Le seul plan qui s'impose est de fermer la zone à l'est par le barrage électrifié, en le faisant surveiller par des patrouilles mobiles blindées, et de continuer le bouclage au nord et à l'ouest par un cordon d'unités disposés tout le long de la route de Souk-Ahras à Sédrata, soit 10 à 15 Kms qu'il faut tenir pour envelopper suffisamment le terrain. Au sud, sur le Mouadjène, la nasse sera fermée en tous terrains par les unités (deux compagnies du 9e R.C.P., le 14e RCP, le I/152e) maintenues sur place en fin de journée.

Le Général Vanuxem est sur le terrain et assume le commandement de l'ensemble. Les unités affluant de toutes parts sont placées en bouclage au fur et à mesure de leur arrivée. Six bataillons d'infanterie, trois régiments de parachutistes, la valeur d'un groupe blindé, soit plus de trente compagnies ou escadrons, prendront place au coude à coude dans ce dispositif d'interception de nuit.
A 20h, cependant, aux approches de la nuit, un trou de plusieurs kilomètres est béant. Le 1e REP qui est en route, venant de Guelma doit l'occuper. L'échec peut venir de cette brèche qu'il faut colmater d'urgence. C'est là que se situe le stratagème du 9e R.C.P. Le Colonel Buchoud fait disposer tous les véhicules vides de son régiment (150 jeeps, camionnettes, camions) à intervalles de 20 à 30 mètres. Chaque véhicule, défendu par un seul chauffeur, l'arme à la main, a les phares allumés et tournés vers le terrain à surveiller. La chance est de notre côté la nuit est claire.

Le Général Vanuxem fait compléter ce plan de feu lumineux par des projecteurs de DCA qu'il a fait venir de Bône et qui sont mis en batterie sur une hauteur pour éclairer les fonds et interdire tout mouvement. A 21h, le bouclage est en place. Il va se révéler efficace puisque, dans la nuit, six tentatives de franchissement seront repoussées.

La fin de l'affaire est simple. Au lever de la journée du 30 Avril, jour de fête pour la Légion, honneur devait être laissé au 1e REP qui, encadré de quelques unités, a serré la nasse comme un point se ferme et pressé l'adversaire sur le barrage électrifié infranchissable, où il le détruira.

En fin de journée, les pertes rebelles se chiffraient par 257 tués et 11 prisonniers, tandis que 10 mitrailleuses, 11 FM, un mortier, 4 armes anti-chars et 265 armes individuelles étaient récupérées.

Le coup est très dur pour l'ALN et tout semble terminé. Mais, aussi insensé que cela puisse paraître, le lendemain, 1e Mai, dans la nuit, une nouvelle bande franchit le barrage au même endroit que l'avant-veille. La riposte est immédiate et confiée au 2e REP qui est arrivé de Philippeville en renfort. En fin de journée, le FLN a perdu de nouveau 80 hommes et laissé 7 armes automatiques et 40 armes individuelles.

Le 3 Mai enfin, dernier acte. Un renseignement signale que des unités rebelles, ayant échappé à nos actions, se sont réfugiées dans les mines du Nador. Une action est montée par le Colonel Buchoud à Souk-Ahras et confiée aux 14e et 18e RCP. En fin de journée, l'ALN laisse sur le terrain 90 des siens avec 57 armes.

Ainsi en 6 jours, du 28 Avril au 3 Mai, ce sont 620 combattants que le FLN a perdus tandis que 484 armes de guerre étaient récupérées par nos troupes. L'ALN ne tentera plus aucun passage. Le barrage est étanche : mission remplie.

Cette victoire d'une ampleur unique dans la guerre d'Algérie aura été acquise aux prix des sacrifices du 9e R.C.P., qui perdait le Capitaine BEAUMONT et 32 de ses hommes, tandis que 40 autres avaient été blessés. Le régiment avait seul assumé la charge pendant quelques heures, de tout l'enjeu de cette phase de la guerre. Ses qualités man?uvrières et la vaillance de ses hommes avaient permis aux communiqués de la fin de la journée du 29 d'annoncer que le pari était gagné. Le 9e R.C.P., régiment du contingent, avait répondu à la confiance que le commandement lui avait faite."
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Je me permet de reprendre ce message qui me semble important...
http://www.est-motorcycles.fr/
Une petite vie de concessionnaire URAL en Auvergne et sa fin.
Est-Motorcycles, une histoire d'affineur d'Urals, de pourvoyeur d'aventures. Inventeur, voyageur curieux de tout.
Il est quasi impossible de détruire quelque chose qui a été créé avec le coeur.
L"arme du mal est par excellence le mensonge...
Mon voyage essentiel : la poursuite du merveilleux.
Courage, allons !

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