Le Rouge a écrit : ↑07 mai 2021, 19:24
Hier, nous perdions l’abbé Paul Aulagner.
J’en suis très touché pour avoir eu la chance de côtoyer cet homme et d’avoir avec lui des échanges d’une richesse intense.
Voilà quelques années nous avions initié, avec quelques bons amis, un petit groupe de réflexion autour de sa bienveillante présence, nous nous réunissions à l’occasion avec un thème choisi et la soirée passait ainsi, à commenter saint Augustin avant de se réjouir les papilles autour d’une simple pizza et de quelques verres de vin.
C’est cette sorte de « deuxième mi-temps » qui permettait de comprendre quelle pouvait être la bonté de cet homme, plein d’humour et d’espièglerie, attentionné auprès de chacun et tellement solide dans ses convictions, véritablement ancré dans sa foi, tel un phare insensible aux tempêtes et invariablement lumineux. Nous partagions tous deux nos origines auvergnates et plus spécialement du Forez, région noire, rude, épaisse et mystérieuse où sa famille et la mienne vivaient à quelques kilomètres de distance.
J’encourage chacun à découvrir cet homme, sa vie, ses écrits et le rôle essentiel qu’il a joué dans la Tradition Catholique, et surtout le courage qu’il a déployé au service de cette cause noble.
Vous me manquez Monsieur l’Abbé.
À l’heure venue, j’apporte la pizza...
Merci pour cette information qui traduit la largeur de l'éventail des personnes qui côtoient ce forum riche et simple...
En Alsace, dans les années 1957 les enfants dont j'étais se formaient auprès de ces être forts et intègres. L'église alsacienne était dans le concordat français. Le régime concordataire en Alsace-Moselle est un élément du régime concordataire français qui n'a pas été abrogé par la séparation des Églises et de l'État en 1905, l'Alsace-Moselle étant alors un territoire allemand.
On dit tout et n'importe quoi sur cette question, surtout en ce moment, période dans laquelle un pauvre couillon de LR ou du PC frôle l'état de complotiste, période pendant laquelle l'intégrisme macroniste n'a jamais été si puissant - en tous cas bien plus intense dans sa police de pensée que ce catholicisme. Il suffit d'écouter la folie BFMTV, police de pensée d'état, pour s'en rendre compte.
Historiquement, puisqu'on célèbre le bicentenaire de Napoléon, il est bon de préciser que le régime du concordat était et est encore spécifique à l'Alsace-Moselle. Il reconnaît et organise les cultes catholique, luthérien, réformé et israélite et permet à l'État de salarier les ministres de tous ces cultes. À son entrée en vigueur en 1802, il reconnaissait égales les trois confessions et les religions présentes. Il est fondé sur le concordat signé en 1801 entre Napoléon Bonaparte et Pie VII, ainsi que sur des lois allemandes votées durant la période du Reichsland d'Alsace-Lorraine.
Ne déformons donc pas -encore - l'histoire au profit de politiques pourries.
C'est ainsi et c'est une tranche de l'histoire de France qui donna naissance à ce type d'homme d'église qui se caractérisait par de nombreux traits aujourd'hui disparus : j'ai connu à l'époque, comme Le Rouge avec l'Abbé Paul Aulagner, des êtres de conviction dotés d'une virilité impressionnante teintés d'un bon nuage de bonne vie !
Il est difficile de nos jours de dépeindre cet état qui faisait de ces hommes des piliers d'une époque de paix. Ces prêtres étaient tous très épicuriens en vrai, pas d'un épicurisme de salon ni de bouquins. Ils savaient descendre la quille de rouge, en soutane et en ingurgitant un civet de lapin entier, tout en vous bénissant dans un latin impeccable. Les confessions devaient être assez "sportives" car en général avec la bonne chair le reste allait de paire...Ils ont pour la plupart été noyés dans les puits lorsque les nazis passaient dans les campagnes car ils refusaient de faire allégeance à Hitler. Il y eut chez eux, aussi, de nombreux martyres. Les sept moines trappistes du monastère de Tibhirine, assassinés en Algérie en mars 1996, étaient du même tonneau.
He oui, l'église avait ses hédonistes ! Et nous étions nés dans ce milieu. C'était ainsi.
Plus tard à Epinay-sur-Seine dans le 9/3 je rencontrais des instits et des syndicalistes de la même lignée, forts, communistes et présentant les mêmes traits que les prêtres catholiques d'antan, c'est-à-dire des convictions de foi mises en pratique dans la vie quotidienne qu'une bombe atomique n'aurait pas ébranlé. Ils ont été nos maîtres aussi...Ca ne changeait pas de liquette tous les mois comme les branleurs élus d'aujourd'hui en PACA...
Aujourd'hui toutes ces choses ont disparues et la pensée fayotte, obligée et condescendante aux petits rois infects qui se succèdent interdit toute référence à cette Histoire qui reste, nous en sommes peut-être les derniers témoins, l'Histoire de France...
C'était comme ça les gars.
Un jeune garçon va se confesser.
Il est dans la petite guérite à côté du curé et lui dit :
- Je m’accuse d’avoir péché avec une femme mariée.
- Ah oui ! dit le confesseur, et quel genre de femme ?
- Ah ! Ça, monsieur le curé, je veux pas vous le dire, je veux pas qu’on puisse apprendre qui c’est !
- Écoutez, dit le curé, conciliant, je vais vous aider. Est-ce que c’est la femme du coiffeur ?
- Non.
- Alors la femme du droguiste ?
- Non plus !
- Alors, c’est peut-être la marchande de journaux ou la boulangère ?
- Non, pas du tout !
- Écoutez, mon fils, je suis navré mais je ne peux pas vous donner l’absolution dans ces conditions !
Alors le gars sort de l’église et il tombe sur un copain qui lui demande :
- Sans blague, tu es allé te confesser ?
- Mais non, dit l’autre en souriant, je suis juste allé chercher trois ou quatre adresses…