Cathy a écrit : ↑08 janv. 2020, 09:49
Est-Motorcycles a écrit : ↑06 janv. 2020, 18:04
Le Rouge a écrit : ↑06 janv. 2020, 17:32
Sim et Dom a écrit:
"Lieu magique laissé par les Anciens?"
Il s'agit d'un des labyrinthes de pierre des îles Solovki, j'ai fait une recherche il y a bien longtemps sur ces vestiges dans le cadre d'un travail sur la période protohistorique.
Par ailleurs, je crois fermement que c'est effectivement un lieu magique!
Bravo...
Si vous suivez cette discussion, vous observerez à quoi correspond cette architecture...
Un extrait du livre de MARIUSZ WILK DANS LES PAS DU RENNE, En 1989, il est parti vivre en Russie, dans les îles Solovki voulant découvrir la vie du peuple mystérieux des Saamis.
Les premières traces
Ils se tiennent pour plus heureux que ceux qui crèvent à la charrue, s’éreintent à bâtir des maisons, ou encore meurent de peur pour leurs biens ou d’avidité pour ceux d’autrui. Ne craignant ni l’inéquité des hommes ni la colère des dieux, ils ont atteint ce qui est le plus difficile dans la vie : ils n’ont rien à regretter.
TACITE
J’ai vu dans les îles Solovki la première trace des Saamis 1 : les labyrinthes de pierre. Les noïds 2 les utilisaient pour leurs voyages extatiques dans l’autre monde.
Ce sont des dédales de spirales concentriques, en pierre. Dans les Solovki, il y en a environ une quinzaine. Cela correspond à peu près à une église chez les chrétiens, à cette différence près que chez les Saamis, seul leur prêtre, le noïd, entrait dans le sanctuaire. Pendant qu’il était en transe, les fidèles restaient à l’extérieur, hors du labyrinthe.
La sortie du labyrinthe donnait à l’ouest, dans la direction de la vie au-delà de la tombe. Si le noïd réussissait à sortir (ce qui n’était pas facile, surtout après avoir consommé des tue-mouches), il « voyageait » dans l’au-delà, en contact avec les esprits. Il demandait conseil aux uns, et leur aide aux autres.
D’ordinaire, il revenait à lui au bout de quelques heures.
Pendant que le noïd en transe voyageait, son corps gisait à proximité dans les buissons. Aucun membre de la tribu n’avait le droit de le toucher. Après son retour, il aidait les gens. Il guérissait certaines personnes, il en envoyait aussi dans l’autre monde. Pour les Saamis, il était le maître de la vie et de la mort.
Aujourd’hui encore, dans les Solovki, la légende court que si un touriste se perd dans un labyrinthe, son âme restera pour toujours dans les îles.
L’une de leurs théories voulait que les labyrinthes du Nord fussent « la voie de l’initiation de la vierge en femme ». D’où le nom : « ébats des filles ».
Dans son livre Les Labyrinthes des Solovki, l’académicien Nikolaï Vinogradov a écrit que pour les constructions en pierre des Saamis, il n’est pas possible de trouver une explication qui satisfasse tout le monde. Certains affirment que ce sont des « ébats des filles », d’autres des nasses pour les saumons du Nord, d’autres encore les sentiers du chant par lesquels les noïds essayaient d’aller dans l’autre monde.
Moi non plus, je ne donnerai pas d’explications précises. À mon sens, les labyrinthes de pierre des Saamis sont le symbole de la Route, cela ne fait aucun doute.
https://youtu.be/CLRz45us_sI
Je pensais faire paraître cette vidéo plus tard mais c'est très bien ainsi.
Beaucoup de choses sur cette question, sur cette nouvelle épopée, que je développerai plus tard avant de partir car pour l'heure je suis au périmètre 1 du labyrinthe à préparer mon cheval de route.
Voici 10 années je partais déjà en Russie à la recherche des traces d'une personne qui m'est très chère et qui m' a tout appris. J'ai perdu ses traces en Pologne ( car même à l'époque de Aleksander Zawadzki, les prisons d'état polonaises restaient nombreuses) et j'ai su récemment qu'il s'était rendu là-haut, aux Solovki (devenues Prison de Solovki à vocation spéciale dès 1933 - je ne sais pas pourquoi il est plus tard monté là-haut. Peut-être cherchait-il les traces de ses propres formateurs ?).
Je suis de ceux qui croient et qui constatent que ceux qui n'honorent pas la mémoire de leurs pères sont perdus, et que ceux qui la méprisent sont perdus à jamais.
On imagine les terribles souffrances qu'ont dû endurer les prisonniers. On dit que lorsqu'on pénètre au sein du cimetière général, si on reste quelques heures en paix, on entend la complainte et le langage de ceux qui sont là.
Quoi de plus naturel que de m'y rendre, seul, et quoi de plus évident que d'employer pour se faire le chemin initiatique du labyrinthe, qui montre l'ordre des choses à réaliser avant de partir.
Il s'agit donc d'un double voyage : intérieur, recueilli et pratique, donc il se prépare !
On ne va pas en ces lieux comme un touriste et ceux qui n'ont jamais été en Russie faute de volonté ou de temps, en esquivant cette évidence, ont shunté un ensemble de barreaux de l'échelle qui monte vers cette compréhension. Si on veux aller en Russie, il n'est pas conseillé de commencer par les Solovski. D'ailleurs ce ne sera pas ma seule destination.
Le temps passe et ne se rattrape pas...tant pi, de ce point de vue, pour ceux qui font d'autres choix et qui ont pris d'autres directions : ils doivent alors se saisir de leurs expériences pour avancer dans leurs vies, mais ils ne peuvent pas saisir l'expérience des autres ni celles qu'ils ne traversent pas. Une expérience se vit, elle ne s'interprète pas intellectuellement.
Aucune vraie connaissance ne se trouve dans un livre, ni dans des groupes emplis de gens qui n'ont pas d'expérience réelle de ce qu'ils cherchent. Et il ne faut pas accuser les autres si les occasions qui n'ont pas été saisies le moment venu...
Pour l'heure je n'ai rempli que deux étapes. C'est peu mais je continue et je ferai tout pour atteindre le coeur du labyrinthe en déposant en son centre un présent lorsqu'il sera parcouru. C'est peu mais elles sont réalisées, ces étapes, deux pas ont été franchis.
C'est mieux que ceux qui n'avancent pas.
Qu'ils ne se plaignent pas.